jeudi 2 juin 2011

7 heures du mat'

« 7 h du mat ‘ »


            C’est l’heure, l’heure d’aller bosser, l’heure de commencer à gagner sa croûte, pour la famille, pour ses enfants, pour soi. Solitude avec un soupçon d’amertume et de douleur…


On fait les cent pas en attendant le prochain métro, on s’isole, on échange quelques mots dans une flaque d’eau et de soleil. Des couleurs ineffables sur le quai allant du bleu marine au turquoise en passant par du délavé sans oublier un noir foncé qui s’écoule dans un violet trempé se distillant finalement dans un jaune pâle, propriété exclusive d’un timide rayon de soleil.


Les voyageurs se tiennent debout face aux rails transversaux ; certains, « perpendiculaires » aux sens des rames de métro, guettent le panneau d’affichage, impatients de quitter, dans leur tête, cet abominable « 7 h du mat’»…


Les éléments constitutifs de cette gare (hormis les hommes) sont rectilignes, droits et à angles droits. Que ce soit sur le quai, balustrade pour l’escalier, ligne grumeleuse, blanche, rose et bleue à ne pas dépasser, ou sur le toit, fait de poutres en fer qui soutiennent l’abri du métro aérien, tout est « carré »  pour des hommes qui se trouvent encore dans les brumes du sommeil et dans le vague du boulot.


Le métro arrive : patience, patience pour ceux qui sont sur le quai d’en face, on ne saurait douter de la même chose dans l’autre sens.


            La question du sens, sense, way, meaning me semble important dans cette étude que Dominique Cros a réalisée en un seul coup d’œil.


-          Sense, le sens inné du « croqué sur le vif », de la vie matinale ;


-         Way, la rame, le boulot, la direction et la pente ascendante (ou descendante) qu’empruntent les voyageurs… ;


-         Meaning, le sens de tout ça, pourquoi la vie ? Pourquoi « 7 h du mat’ »… ?





    Enfin, si je puis dire : pourquoi quelque chose plutôt  que le néant ?





                                                                                                         G. Chaumet

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