jeudi 2 juin 2011

On y danse sous le pont


La mort de l’homme




            L’artiste Dominique Cros nous donne à voir par le biais de la peinture la modernisation intégrale du monde.

Un tunnel routier, des voitures qui, en dessous, prolifèrent. Garées ou faisant du pare-chocs contre pare-chocs, elles traduisent l’acier fou, le métal et les métaux de ce début de siècle où la voix est celle du cri grinçant des pneus sur la chaussée, où la loi est celle de l’énergie pétrolière, gaz d’échappement asphyxiant ce qui reste de l’homme, les êtres humains dans ce tunnel n’étant plus que les ombres d’eux-mêmes, sachant que l’opium en Afghanistan fait exactement la même chose sur les hommes qui sont à la dérive ; homme, chair, cela n’existe plus, seul le conducteur de la force motrice – où est-il, Dominique ( ?! ) – existe encore pour que la machine puisse encore exister.

Un bowling indiqué : celui de l’an 2050 où la machine avale les quilles et la boule qui doit absolument prendre le chemin de la victoire comme l’automobiliste doit être le premier à démarrer au feu vert.

Les panneaux de signalisation, sens interdit et autres signifient la mort de l’homme au même titre que Foucault le disait avec une nuance propre à savoir que « l’homme était un concept voire une idée qui disparaissait d’elle-même ».

Barres de fer transversales au-dessus des têtes (ou plutôt des toits des voitures) les une perpendiculaires aux autres, lumières ou plutôt néons connotent dans, cette remarquable peinture de l’artiste peintre Dominique, une implacable lucidité, celle de la définitive disparition de l’homme et l’avènement de « l’acier ».

            Belle œuvre, très, très belle œuvre picturale, à message explicite qui nous fait frémir.



                                                                                             

                                                                                           G. Chaumet

1 commentaire:

  1. Peintures et textes très intéressants.
    L'initiative de faire commenter une oeuvre picturale par un écrivain, la rencontre de deux sensibilités, des mots et de l'image est vraiment une très bonne idée, on regarde l'oeuvre, on lit le commentaire et on se retrouve dans l'un et/ou l'autre, expérience enrichissante.

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